en passant par...

Publié le par Zouritman

Tout d’abord on se dit que ça ne nous fera rien du tout.

Tout ça c’est derrière. On ment, mais on se rassure comme on peut ! Je vis dans le passé me dit-on souvent, alors vivons le présent : mentons-nous !

Monter dans le ReR, s’asseoir près de la fenêtre, sourire un peu et assombrir mon regard de ce voile triste et surfait qu’est la mélancolie… L’alarme retenti, plus personne ne monte ou ne descend, le train pars : il est trop tard pour reculer !

 

Les gares passent. Une chanson me vient…

Toutes les gares se ressemblent, c’est toujours le départ, pour un site lointain, c’est toujours l’arrivée…

Je me rends compte à quelle point c’est vrai, la plupart des gare de la région parisienne se ressemblent et pourtant elles sont uniques ! Et puis, plus le temps passe, plus le calme se fait oppressant. Je vais bientôt arriver, ou du moins je vais bientôt faire escale et mon cœur ne bat pas plus vite, ma respiration ne s’accélère pas, je ne transpire pas… je suis calme ! Trop calme… Alors je cherche des repères, des prises où je pourrais m’accrocher, un souvenir, un regard, une torture, mais rien !

A croire que mon cœur ne bat plus, que je suis déjà mort et que ma conscience tente de vivre à ce voyage assassin…

Le calme avant la tempête ?

ça y est, je vais bientôt arriver. Dehors il y a de l’herbe et des arbres, il y a plein de vert, c’est beau le vert, c’est la couleur qu’avaient ses yeux… Premier battement : mon cœur n’est pas mort !

Un tunnel… c’est amusant de voir comme la symbolique est belle, un tunnel avec, comme on le croit souvent, la lumière tout au bout… Mais ce n’est pas la lumière que j’ai laissé là… Second battement : il s’emballe !

Deux minutes d’arrêt… Le nom de sa ville en blanc sur fond bleu, le panneau à quelques pas des yeux. J’y suis, pas lui… Le cœur ne compte plus ses propres battements… Je suis bien vivant, mais à cette allure il va lâcher !

Je reconnais le parking, le terreplein fleuri, ces bâtiments derrières et ce pont ! L’alarme encore une fois comme pour me dire que l’enfer est terminé ! Le train repars, un dernier regard par la fenêtre, je vois sa maison, sa cours… et c’est mon train qui court…

 

Je m’éloigne, j’ai un peu les yeux humides, je souris pourtant… Jamais je ne pensais repasser par là, jamais je ne pensais que j’irais plus loin… Quelque part j’ai dépassé tout ça… J’ai fini par oublié, j’ai fini par descendre du train et par passer une bonne journée loin de lui et de nos histoires de pieuvres. Puis j’ai dû rentrer, mais étrangement, le train ne s’est pas arrêté au retour…

 

J’aime à y voir un joli symbole…

Nous nous aimions

Nous ne nous aimons plus

Nous nous aimions

Alors n’y pensons plus

 

Publié dans Encres

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